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Tenu en haute estime par ses contemporains, Costanzo Porta laisse une œuvre profuse - sept livres de motets, cinq de madrigaux, quinze messes - qui demeure presque entièrement dans l'ombre. Le moine franciscain perpétue la tradition franco-flamande à son plus haut niveau, en déployant un contrepoint imitatif dense, d'une éblouissante maîtrise technique, dans la lignée de Nicolas Gombert ou d'Adrian Willaert dont il fut l'élève à Venise. Chantée à la manière d'une liturgie reconstituée de Requiem, avec les pièces de plain-chant adéquates intercalées entre les mouvements polyphoniques, la messe est restituée par le Chœur de chambre Istvanffy dans une atmosphère intimiste. La réalisation est magnifique : la tranquillité olympienne des voix ne nuit en rien à une diction très nette, ainsi qu'à une juste tension des phrasés, notamment dans le plain-chant. Dans la polyphonie, le tissage minutieux des lignes mélodiques, équilibré en un son à la fois incarné et d'une légèreté parfaite, évoque par moments des sonorités étonnantes de cornets et sacqueboutes : on croit alors entendre la plénitude, la rondeur d'un ensemble de cuivres anciens. Distribués à deux par partie, les dix jeunes chanteurs du chœur hongrois, fondé en 2014, revendiquent l'héritage de la Schola Hungarica, demeurée fameuse pour ses enregistrements de plain-chant et de répertoires polyphoniques anciens. Leur premier album, très abouti, montre que la relève est assurée. |
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