Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Outil de traduction |
|
Analyste: Philippe Ramin Après I'audacieux projet « Redemption » qui évoquait le sentiment spirituel du temps de Bach, la soprano autrichienne Anna Prohaska se tourne vers le thème de la pandémie à travers I'Histoire. Cette célébration de la vie et de la mort nous mène des traditionnels Allemands et Français jusqu'à Graupner, en passant par Cavalli, Buxtehude et même Leonard Cohen. Les contrastes de ce programme aux allures de crossover se reflètent dans l'étonnante rapidité avec laquelle la chanteuse, au sein d'une même pièce, change de style vocal, alterne habilement sons droits et notes richement vibrées, proposition stylistique assez voisine de celle d'une Sonya Yoncheva. Les belles couleurs de voyelles sont au service d'un Cavalli théâtral, le médium très ouvert sert I'allégresse douce et confiante de Bruhns, on découvre une cantate de Graupner de belle qualité où le violon concertant, les changements de mesure très originaux du dernier air et les récits animés réservent de beaux moments. De temps à autre, la soprano use d'effets un peu appuyés auxquels on cédera sans résister. Ainsi le Klaglied de Buxtehude et la cantate de Tunder sont empreints d'une intensité très singulière. L’ensemble instrumental dirigé du violon par Robin Peter Müller propose de séduisants climats sonores : les flûtes graves et la viole pour le choral de Tunder, les joutes de flûte et de violon dans Cavalli prolongent avec finesse la proposition poétique de la soprano.
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews