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Outil de traduction |
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Analyste:
Frédéric
Degroote 1638, c'est l'année d'édition du fameux Huitième Livre de Claudio Monteverdi, donnant au genre une sorte de chant du cygne qui tire vers le théâtre et l'opéra. C'est aussi l'année de plusieurs recueils imprimés par le Romain Domenico Mazzochi dont ces Madrigali à cinq voix, d'une écriture de prime abord on ne peut plus classique, ode au style contrapuntique ancien. Dans ce concentré de toutes les ressources expressives de l'époque, Mazzocchi est parmi les premiers à donner des indications précises dès la préface. Outre les P de piano ou F de forte, on trouve des signes très clairs comme C ou V : le premier, très récurrent dans les cadences, consiste en un agrandissement de la voix du souffle et donne lieu à un nouveau type de « madrigalisme » assez impressionnant ; le second indique un crescendo doublé d'un haussement d'un quart de ton. Surtout, le compositeur y maîtrise autant le stile antico que la monodie et le stile concitato . Dans les madrigaux avec instruments ici retenus, Les Traversées Baroques insufflent l'esprit de cette musique continuellement étonnante et virtuose à souhait. Les lignes sont claires, chanteurs (les voix sont plus ou moins séduisantes) et musiciens déjouent les artifices du maître romain. Mieux : ils leur donnent vie dans un son d'ensemble qui ne laisse rien au hasard - dissonances, chromatismes, passages guerriers, recueillements, progression des affects, etc. Pian'piano résume à lui seul l'art du compositeur. Mazzocchi conclut son recueil sur un Dialogo a trè en forme de passacaille, bijou plein de sensualité qui rappelle le Lamento della ninfa - sans l'égaler. Un
regret : le minutage aurait permis d'ajouter quelques pièces supplémentaires,
sans instrument par exemple, Di marmo siete voi montrant la cohésion des
chanteurs a cappella. |
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