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Analyste: Jérémie Bigorie Le célèbre violoniste et le non moins célèbre trompettiste, avant de se retrouver à la cour épiscopale de Kromeríź, se connaissaient pour avoir partagé les bancs du collège jésuite d'Opava, dans le nord de la Moravie. Tandis que Biber fera I'essentiel de sa carrière à Salzbourg, Vejvanovskÿ finira ses jours à Kromeríź comme maître de chapelle. Les deux musiciens semblent toutefois être restés en contact : la bibliothèque de Kromeríź contient de nombreux manuscrits de Biber datant de sa période salzbourgeoise. Leur collaboration fructueuse s'est traduite par une série de pièces de musique de chambre dans lesquelles la trompette est utilisée sur un pied d'égalité avec le violon. Les partitions montrent que Vejvanovskÿ devait être un virtuose hors par, car le seul modèle disponible à son époque était la trompette naturelle, dans laquelle le joueur dispose de ses seules lèvres pour produire toutes les notes. D'où le recours à une technique spéciale, que Jean-François Madeuf maîtrise de manière impressionnante, notamment dans I'emblématique Sonata à 4« Bemollis» de Vejvanovskÿ dont l'usage contre nature de I'instrument constitue un véritable défi. Dans les sonates de Biber extraites du recueil Sonatae tam aris quam aulis servientes (1676) frappe la superposition des rythmes ternaires de la trompette et binaires des cordes. Barbara Konrad dirige du violon des Rossetti Players manifestement galvanisés par I'enjeu.
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