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Analyste: Wissam Feuillet Michal Gondko joue, pour ce panorama de la Renaissance tardive, un instrument historique, probablement un des rares luths du siècle en état de jeu, avec table d'harmonie et caisse d'origine. Ce précieux sept chœurs attribué à Martin Presbyter n'est généralement prêté que le temps d'un enregistrement ou d'un concert ; Michal Gondko a eu, lui, la chance de passer avec ce luth un confinement fructueux, et ainsi de l'apprivoiser pour le faire sonner idéalement dans un répertoire idoine. Le parcours débute en Italie, nous conduit en Pologne, puis en Allemagne, pour nous laisser en Angleterre. Les danses dominent, émaillées de quelques préludes, fantaisies contrapuntiques et chansons. En d'autres termes, le répertoire savant ne sature pas ce florilège qui flatte l'oreille plus qu'elle ne titille l'intellect : Gondko sert la mélodie avant tout, avec un sens des dynamiques et des rebonds qui donnerait presque envie de danser. Une Padoana de Barbetta ouvre le bal avec entrain, suivie par un allègre Saltarello, une série de branles, et des gaillardes plus enjouées que véritablement endiablées. Car les tempos sont modérés et valorisent l'articulation, quitte à se délecter, çà et là, d'une cadence un peu retardée ou d'un arpège lentement égrené. Ce culte du chant doit beaucoup à l'instrument dont l'aigu et le médium, clairs et chatoyants, sont portés par des basses fermes et bien définies, quoiqu'un peu sourdes. Chaque note éclate… avec retenue, ce que la prise de son, à la réverbération justement dosée, souligne avec finesse. |
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