Texte paru dans: / Appeared in: Code barres / Barcode : 3149020943977 |
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Outil de traduction |
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Analyste: Denis Morier Dix chanteurs aguerris (au nombre desquels Maïlys de Villoutreys, Zachary Wilder ou Benoit Arnould, en plus des solistes) nous livrent une interprétation vivante et radieuse, à un par partie, du Stabat mater composé entre 1715 et 1719 pour la Cappella Giulia de Rome, et mêlant contrepoint sévère et vocalité fleurie issue de l'opéra. Simplement soutenues par le continuo, les dix voix, sans former un double chœur, nouent une trame polyphonique aussi dense que variée. Saluons le pathétisme madrigalesque du verset initial, rarement rendu avec autant de finesse et d'intensité. Et un Inflammatus ardent, où les vocalises fulminantes de la soprano et du ténor s'opposent avec intelligence aux poignantes implorations des huit autres voix. Bertrand Cuiller propose, autour du bouleversant chef-d'œuvre, un florilège de pépites. Le chef ne s'est octroyé qu'une seule sonate au clavecin solo (la poétique K 213), réservant la mystérieuse K 144 à la harpe de Bérangère Sandrin et la K 90 (pour laquelle certaines sources donnent des chiffrages d'accord) au violon solaire de Leila Schayegh et à un riche continuo, associant trois instruments à cordes pincées. Quatre extraits d'un opéra de 1714 (Amor d'un ombra et gelosia d'un'aura) et une élégante cantate profane (Pur nel sonna almen tal'ora) échoient au contre-ténor agile de Paul-Antoine Bénos-Djian et au chatoyant soprano d'Emmanuelle de Negri, aussi convaincante dans l'élégie que les emportements (« Parti con l'ombra »). Un enregistrement idéal pour qui voudrait découvrir les multiples facettes d'un compositeur trop souvent réduit à ses cinq cent cinquante-cinq sonates. |
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