Texte paru dans: / Appeared in: Code barres / Barcode : 3149020943977
|
|
Outil de traduction |
|
Analyste: Jérémie Bigorie Dans le Stabat Mater, étonnamment conçu pour dix voix solistes, Domenico Scarlatti cultive un stile misto (style mixte) moins contraignant que le pur stile antico. C'est pourtant vers ce dernier que lorgne l'interprétation de Bertrand Cuiller, d'une splendeur chorale enivrante, rappelant ce que le compositeur doit à Lassus et à Schütz, portée par un continuo discret et complice (violoncelle vibrant de Bruno Cocset). Il faut saluer I'homogénéité de chaque intervention, de l'explosion mélismatique de l'lnflammatus aux entrées fuguées du finale, même si l'on peut préférer les approches d'un Alessandrini (Opus 111) ou d'un Vox Luminis (Ricercar). On se consolera du trop bref extrait du Concerto grosso no 3 d'Avison avec trois sonates, jouées tantôt à la harpe baroque par Bérengère Sardin, tantôt au clavecin par Bertrand Cuiller. Les deux musiciens secondent la talentueuse Leila Schayegh, magistrale dans la K.90 pour violon et basse continue. La paire de cantates profanes côtoie l'excellence : alternative féminine à Max Emanuel Cencic (Capriccio), Emmanuelle de Negri déploie tous ses charmes dans I'air du songe « Pur nel sonno » et dans le rôle d'Aristée (Amor d'un'ombra), où le Iibrettiste fait cohabiter le champ lexical de la passion et celui de l'apathie. On n'oubliera pas la fort belle voix du contre-ténor Paul-Antoine Bénos-Djian dans le duo final.
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews