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Analyste: Guillaume Bunel À la différence d'autres recueils de tablature contemporains, le Tabulaturbuch (1558) de Sebastian Ochsenkun ne renferme pas de compositions originales, mais uniquement des transcriptions d'œuvres célèbres de l'époque. Empruntant à des genres et styles variés - motets latins, psaumes et lieder allemands, chansons françaises, madrigaux italiens - elles offrent un témoignage intéressant des répertoires pratiqués dans les états occidentaux du Saint Empire autour de 1550, et notamment de la production des musiciens proches de la cour palatine (Zirler, Petschin, entre autres). Ceux-ci complètent un large panorama allant des incontournables maîtres franco-flamands (Josquin, Mouton), aux contemporains les plus fameux (Gombert, Senfl). Accompagné d'un ensemble restreint (deux voix, deux violes), le luthiste Andreas Arend associe les transcriptions de 1558 à leurs versions originales. Cette mise en regard permet de mesurer le niveau de virtuosité qu'exigent certains arrangements, et le travail d'appropriation réalisé (Impetum impeto-rum de Mouton). Dans d'autres cas, la superposition de la version pour luth à certaines voix de la version originale confère une meilleure lisibilité au contrepoint (Inviolata de Josquin). Jouant avec les contrastes de timbres et d'effectifs, cette distribution variée empêche toute lassitude, et permet de goûter l'art très vivant de l'ornementation déployé par les tablatures. Si les interprètes s'aventurent parfois à proposer leurs propres transcriptions (Sih Pauren knecht de Senfl), on aurait apprécié qu'ils y montrent plus de fantaisie, en tirant mieux parti des vastes possibilités d'arrangement et d'improvisation typiques de la Renaissance. |
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