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Analyste:
Anne Ibos-Augé Pièces chorales, profanes ou sacrées, l'ode et la Welcome Song se développent dans l'Angleterre post-Restauration. Plusieurs fonctions possibles : célébrer l'anniversaire ou le mariage d'un monarque ou d'une personnalité en vue, commémorer saint ou événement d'importance (ode), fêter un roi au retour de ses vacances (Welcome Song). Peu de musiciens : trois à sept solistes, un chœur et un ensemble instrumental à cinq parties à la française ou à trois, à l'italienne, comme ici. Longueur variable : plusieurs numéros contrastés, à l'instar de la cantate profane, du verse anthem ou du grand motet. Une particularité : odes et Welcome Songs s'étendent sur toute la (brève) carrière de Purcell, contrairement aux autres genres abordés -anthems et musique de chambre dans sa jeunesse, œuvres pour la scène dans les dernières années de sa vie. Ces trois Welcome Songs s'adressent aux monarques « restaurés ». From this Serene and rapturous joyce composée en 1684 sur un poème de Thomas Flatman est une ode à… la royauté elle-même. Fly, bold rebellion accueillit Charles II à Londres après l'été 1683, tout en évoquant le récent complot de Rye House. Enfin, Why are all the muses mute? est la première ode chantée (en 1685) à James II, successeur de Charles II. Très variées, ces pièces offrent un terrain d'expérimentation sans limites : airs de déploration (poignant Why are all the muses mute? précédant l'usuelle Symphony dans la Welcome Song éponyme) ou de liesse, grounds , duos, trios, chœurs (ici de solistes) homophones ou contrapuntiques, très brefs ou plus développés… Les choix opérés par Damien Guillon et son Banquet Céleste cherchent couleurs, timbres, nuances, tempos. Alto, haute-contre, countertenor ? Orgue, clavecin ? Basse d'archet avec ou sans luth ? Tout est permis. Les chanteurs offrent un large éventail de timbres et de tessitures, accentuant doucement reliefs et figuralismes (écouter les fausses relations de « Come then, change your notes ») sans négliger l'homogénéité (seule de mise chez King). Aucune ostentation, une diction irréprochable, une extrême délicatesse dans l'ornementation, des nuances somptueuses (l'extinction finale de « Why are all the muses mute » !), une rare lisibilité des phrasés (parfois un peu scolaires), toujours très souples, des ralentis justes. |
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