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Diapason # 709 (03/2022)
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Analyste: Jean-Michel Molkhou

 

Une fois n'est pas coutume, c'est par la dernière œuvre du cycle, la lumineuse Partita no 3 en mi majeur, que Leonidas Kavakos entame son intégrale. Son célèbre Preludio, très discrètement ornementé, s'écoule sans la moindre contrainte, faisant fi de toute difficulté d'articulation ou d'intonation.

Dans un climat rêveur, le violoniste propose une lecture imprégnée d'esthétique baroque, mais sans maniérisme, des danses qui lui font suite. Ainsi, la Gavotte se révèle plus pétillante et malicieuse que jamais, comme s'il la dansait sur la pointe des pieds, en usant de quelques astuces dynamiques, tandis que les menuets, la bourrée et la gigue finale, eux aussi plus sautillants que d'ordinaire, retrouvent leur véritable vocation.

Un climat nostalgique teinte sa vision de la Sonate BWV 1005, dont les deux mouvements lents sont vécus comme de longues plaintes.

L'immense Fugue sort de son cadre souvent austère, une lecture analytique des voix et une métrique souple lui conférant une lisibilité absolue, avant que l'Allegro assai ne conclue la sonate de manière délicatement enjouée.

Grâce à une prise de son lumineuse et sans réverbération excessive, qui rend justice à la pureté des timbres de son précieux instrument, on admire d'un mouvement à l'autre la grâce du jeu, la subtilité de l'ornementation, autant que la profonde humilité de l'interprète.

Habitée d'une dose de liberté, au juste point d'équilibre entre respect et originalité, cette vision apporte un souffle neuf sur ce cycle à l'inépuisable beauté. Moins rigide que jamais et sans effort apparent, la Fugue en la mineur livre ici toute la richesse de son fabuleux contrepoint, tandis que l'interprète vous prend carrément par la main tout au long du sentier de l'Andante, ciselant en orfèvre le subtil travail de doubles cordes.

C'est également une approche allégée de la Sonate en sol mineur que Kavakos propose, enchaînant adagio au style improvisé, fugue alerte « à l'italienne », tendre sicilienne subtilement énoncée, tout en résistant à la tentation d'une virtuosité trop démonstrative dans le Presto final. On admire encore une lecture sensible des quatre mouvements de la Partita en si mineur et de leurs ingénieux doubles, dans lesquels il démontre raffinement des lignes et prodigieux contrôle d'archet. Refermant le cycle par la Partita en ré mineur, Kavakos offre une interprétation vive et justement volubile, jusqu'à l'immense Chaconne , clef de voûte de tout l'édifice, en alliant au plus haut niveau invention et maîtrise.

Du très grand art, et l'un des enregistrements les plus aboutis du grand violoniste grec.


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