Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Outil de traduction |
|
Analyste:
Jean-Christophe Pucek La minceur de la discographie consacrée à Lalande contraste avec la faveur, y compris royale, dont le compositeur jouissait de son vivant. Réjouissons-nous que l'ensemble Correspondances s'y intéresse. Sébastien Daucé aborde en expert trois grands motets souvent peints à fresque, empreints de contrition (Miserere), de jubilation (Veni Creator), d'effroi devant la mort (Dies irae). Cette dernière œuvre, ample, solennelle, théâtrale, composée pour les funérailles de la dauphine Marie-Anne-Christine de Bavière, a été en partie reconstituée pour cet enregistrement ; on regrette que le scrupule musicologique n'ait pas évité de remplacer, sans justification, les quintes de violon par des violes de gambe. Comme toujours, le travail de Daucé se distingue par sa subtilité, son équilibre. La mise en place chorale, minutieuse, laisse admiratif tant dans le Pie Jesu du Dies irae que dans l'Averte faciem tuam du Miserere, où la polyphonie est rendue avec une clarté exemplaire. Aguerris, les chanteurs font belle figure lors de leurs interventions solistes, avec un soin louable apporté à l'articulation ; seules une haute-contre au timbre pincé et quelques fragilités chez les dessus font planer des ombres fugaces. S'appuyant sur un continuo actif sans forfanterie, les instrumentistes savent varier couleurs et appuis, modelant chaque détail avec soin (introduction du Veni Creator, par exemple). On aurait cependant aimé plus de drame, plus de flamme (le Dies irae l'exige) pour animer des tableaux que nous contemplons sans qu'ils nous empoignent, qu'ils nous bouleversent. Plus Mignard que Le Brun, ce disque n'en constitue pas moins un ajout de qualité à une discographie qui demeure encore largement à construire. |
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews