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Analyste:
Anne Ibos-Augé Ensemble baroque, soprano, Handel : un trio qui fait florès ces derniers temps. Deux récitals à thème : c'est aussi la mode. Emöke Barath chante la " Dualité ", Sandrine Piau joue les magiciennes et autres femmes de caractère. Pour accompagner la première, Philippe Jaroussky et son ensemble Artaserse privilégient rondeur et homogénéité. Le résultat est élégant et les enchaînements par tonalités communes ou voisines confèrent une belle continuité au récital. Quelques choix de tempos interrogent toutefois. Les largos sont trop souvent bousculés (" Ah spietato ", " Ombra cara ", " Ombre pallide ") et certains allegros sonnent plus légers que dramatiques : la vendetta d '" Ombra cara " paraît bien douce et sa déploration bien détachée. Surtout, la dualité promise se révèle uniformité. La palette des contrastes est réduite à l'extrême et les intentions parfois même à contre-courant de la musique (partie médiane de " Scherza in mar la navicella " trop expansive). Le velouté un peu engorgé de Barath nuit quelquefois à l'articulation, ses longues tenues manquent de vie et sa virtuosité s'affirme souvent plus agressive - surtout dans les aigus - qu'ardente. Enfin, on peine à suivre une réelle conduite de pensée qui donnerait tout son sens au texte. Le manque de relief d'un ensemble instrumental en demi-teintes achève de nous laisser sur le chemin, et la grande proximité des micros, qui entraîne nombre de bruits parasites bien malheureux, n'arrange rien. Détachons toutefois quelques moments de grâce : " Il crudel m'abandonna ", tout de passion contenue, " Ah spietato ", qui offre un duo voix/hautbois de toute beauté, " Qual farfalletta ", finement ciselé vont droit au cœur. |
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