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Analyste:
Vincent Genvrin Il y a des merveilles dans les tiroirs ouverts par Lucile Dollat. Élève de Lully et Lambert, Charles Piroye fait paraître en 1712 un curieux recueil de pièces à titre (L'Immortelle, La Béatitude ...) que leur écriture et l'opposition de deux " chœurs " semblent destiner à l'orgue. Bien qu'il s'agisse à l'évidence d'offertoires, l'interprète a raison de diversifier les registrations pour constituer un ensemble cohérent et varié, quintessence de noblesse et de faste louisquatorziens. De François d'Agincourt, organiste du roi et de la cathédrale de Rouen, on ne conserve que six Suites de minuscules versets. Moins représentatives de leur auteur que son Livre de clavecin (les chanoines de Rouen lui reprochaient plutôt sa prolixité), ces piécettes n'en sont pas moins des petits bijoux de grâce rocaille. Tout tiroir a son fond, et c'est assurément de là que provient le concerto de Claude Balbastre, œuvre datant de sa jeunesse dijonnaise où s'étalent d'interminables et pompières marches d'harmonie. Une touchante Chaconne d'André Raison et sa célèbre Offerte sur le Vive le roi des Parisiens nous ramènent en terrain mieux connu. L'interprétation de Lucile Dollat est remarquable de justesse et de style, allant chercher derrière les notes les plus banales en apparence le chic ou l'émotion qu'elles contiennent. Pourquoi faut-il qu'au dernier moment la production ait sollicité un percussionniste, pensant relever l'intérêt d'un programme qui se suffisait largement à lui-même ? Faute d'un répertoire conçu en vue de cette collaboration (on songe à des transcriptions), Michael Metzler doit se contenter de souligner - de marteler - la rythmique assez pauvre de ces musiques d'organiste. Fort heureusement sa présence se limite à Balbastre, au Vive le roi et à quelques pièces de Piroye, laissant intacts les plus beaux moments. |
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