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Outil de traduction |
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Analyste: Loïc Chahine Ça commence mal : l'Ouverture du Bourgeois gentilhomme nous fait entendre un orchestre pâteux, vertical, sans ligne. La comparaison avec Le Poème Harmonique est cruelle ... tant elle révèle ici de raideur, d'absence de naturel. La partie centrale, aux liaisons appuyées, se traîne. Plus loin, les percussions des Canaries n'y font rien : la danse promise reste inexorablement clouée au sol. Les Caractères de la danse de Rebel n'ont pas plus de caractère de chorégraphie, l'Orchestre de l'Opéra Royal se montrant assez imprécis. Et les croches inégales, si caractéristiques du baroque français ? Il y a mille manières, sans doute, de les réaliser ; Goebel n'en choisit aucune : il égalise. Il y a longtemps qu'on n'avait entendu Sarabande aussi éteinte, aussi atone. Retour à Minkowski (Erato) ou aux Surprises (Ambronay). Pour se faire une idée d'un tel non-phrasé, il suffit d'écouter cette Ouverture de Pygmalion lourde, aux noires à la fois assénées et floues. Passepied noté vif ? Rigaudon noté vif ? Goebel ne l'entend pas de cette oreille : ce sera modéré. Le Tambourin n'atteint pas les 110 à la noire. Même en faisant moins de contresens, les extraits d'Orphée et Eurydice de Gluck exposent des cordes assez ingrates et manquant de cohésion - pour ne rien dire de l'absence de vision ou d'idées du chef. N'attendez aucun frisson de l'Air des Furies, aucune poésie d'un Ballet des Ombres heureuses très premier degré. Et la Chaconne de l'Idomeneo de Mozart affiche un désordre que seconde le Larghetto pour Madame Hartig aux approximations tout aussi pénibles.
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