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Analyste:
Denis Morier Il y a trente ans, Pino De Vittorio, revisitant la tradition du tenorino, initiait la vogue des « crooners » napolitains, et accommodait à sa sauce musiques traditionnelles et baroques. Marco Beasley et Christina Pluhar allaient, entre autres suiveurs, suivre la même pente. L'équipe de Carles Maganer a depuis longtemps rejoint cette cohorte tapageuse : arrangements systématiques avec basses obstinées, constructions strophiques répétitives, mélodies sirupeuses jusqu'à la nausée, fouillis de cordes pincées et d'instruments exotiques (ici un kanun arabo-andalou) et percussions envahissantes (tambours, castagnettes)… Désormais plus diseur que chanteur, De Vittorio et sa gouaille font encore illusion dans In Toledo una donzella. Contrainte à des tessitures plus graves et réduites, sa voix éteinte, au grain grossier et au vibrato envahissant, offre un contraste malheureux avec le soprano solaire d'Elia Casanova, corseté par la pulsation mécanique des accompagnements. À qui s'adressent ces relectures pop de pièces aussi fameuses que Così mi disprezzate ou Se l'aura spira de Frescobaldi ? Le pauvre Si dolce il tormento de Monteverdi, déjà mille fois maltraité, se voit ici réduit à une complainte décorative. Quant à la Passacaglia de la Vita, le chant épuisé du ténor ne saurait faire oublier la version de Marco Beasley (2002), dans le deuxième enregistrement de L'Arpeggiata (« Homo fugit velut umbra », Alpha) Sicut transit. |
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