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Outil de traduction |
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Analyste:
Wissâm
Feuillet Excellent à l'archiluth, très habile au théorbe et à la guitare baroque, Simone Vallerotonda signe ici son premier album au luth baroque. Il opte courageusement pour le cordage intégral de son instrument en boyau. Ce matériau induit un tout autre rapport audit instrument pour le musicien mais aussi un tout autre rapport au son pour l'auditeur : les premières notes - un peu empesées et sourdes -risquent de vous surprendre ! Peut-être Vallerotonda n'a-t-il pas encore trouvé le juste équilibre, à l'instar d'un Anthony Bailes qui fait tinter la corde en boyau avec une netteté, une clarté et une douceur épatantes.
Le choix
d'un luth à treize chœurs et à col-de-cygne, pour aborder le répertoire
français, pose question : il induit une longueur vibrante plus importante pour
les cordes graves, et donc une résonance et une ouverture de son supérieures à
ce qu'un luth baroque français à onze chœurs peut produire. Ne boudons pas : le
pincer est précis, attentif aux imbrications volontiers tarabiscotées des voix
qui caractérisent l'écriture. Aucune note ne s'égare ou ne se prolonge plus que
de raison ; bref, chant et rythmique sont fort bien définis. Organisé autour des
quatre saisons, elles-mêmes rapprochées des quatre humeurs, des quatre éléments,
des organes et des sentiments qui leur étaient associés au siècle, le programme
se révèle varié, allant des préludes non mesurés aux pièces de caractère, en
passant par les mouvements traditionnels de la Suite de danse. Deux
transcriptions de Rameau très réussies (l'éditeur ne précise pas si elles sont
de la main du luthiste ou si elles proviennent de quelque manuscrit) apportent à
cette anthologie de pièces plutôt connues une agréable touche d'inattendu.
Cerise sur le gâteau d'un album prometteur. |
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