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Analyste: Jean-Michel Molkhou L'Espagne vit fleurir sous les premiers rois Bourbon tout un florilège, encore largement méconnu, de cantates spirituelles. Si les poèmes, en castillan, se rattachent à la tradition piétiste des corporations religieuses hispaniques, la musique qu'ils suscitent est clairement d'inspiration italienne, dans la lignée de l'opera seria et des motets napolitains, de Pergolèse en particulier. José de Nebra fut organiste à la chapelle royale et au couvent des Descalzas Reales de Madrid avant d'être nommé, en 1729, maître de chapelle de la cathédrale de Cuenca. En 1733, soit deux ans après le rattachement de son duché natal de Parme-Plaisance à la couronne espagnole, Francisco Corselli (1705-1778) rejoint la cour de Madrid où il poursuit sa longue carrière. Ses cantates, en particulier Rompa Señor mi accento, revêtent une puissance figurative et dramatique saisissante. Celles de Nebra, en regard, paraissent moins théâtrales et plutôt enclines aux sentiments élégiaques, à la dévotion mystique (Suavidad el aire inspire célèbre l'Assomption). Dans ces pages contrastées, où l'expression prime toujours sur la virtuosité, Alberto Miguelez Rouco instille avec conviction l'émotion attendue. Bénéficiant d'une large tessiture, unifiée par un timbre clair et homogène, il articule avec raffinement cet ample phrasé si caractéristique de l'école napolitaine d'opéra. L'ensemble Los Elementos réunit deux violonistes aux colorations savoureuses (avec une pointe d'acidité, mais jamais agressive) et un large continuo avec violoncelle, contrebasse, harpe et orgue, aux réalisations originales (subtils contrepoints, registrations riches et variées). |
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