Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Outil de traduction |
|
Analyste: Guillaume Bunel Si les consorts de flûtes à bec Renaissance sont aujourd'hui largement pratiqués, on ne peut en dire autant des flûtes traversières, pourtant tout aussi répandues dans les sources iconographiques. Fondé en 2016 par quelques étudiants de la Schola Cantorum de Bâle, l'ensemble Phaedrus entend explorer le répertoire de cette formation au son légèrement venteux et d'une extrême douceur, à la souple vocalité et à l'intonation si caractéristiques. Le programme adopte pour fil rouge le mythe d'Adonis, restitué selon des pratiques d'arrangement typiques de la Renaissance italienne : des extraits de plusieurs versions rimées du mythe, datant des XVIe et XVIIe siècles, sont adaptés sur des pièces musicales simples et strophiques tirées de recueils de frottole. On y croise également des danses et quelques madrigaux célèbres, comme O dolce nocte de Philippe Verdelot ou Mia benigna fortuna de Cyprien de Rore, beaucoup dans des arrangements qui associent aux flûtes et à la voix de Miriam Trevisan des timbres souvent rares - luth à cordes métalliques, percussions de la Renaissance - et intègrent des diminutions sophistiquées de style Ganassi. Déployant une atmosphère intimiste et recueillie, ce programme coloré associe la rigueur musicologique et l'érudition historique à une sensibilité certaine. A défaut de pétiller avec une fantaisie comparable à celle de Doulce Mémoire (ensemble que les nouveaux venus rappellent indéniablement), cette approche d'une délicatesse et d'une fragilité touchantes offre un regard fortement original sur des répertoires assez peu fréquentés. |
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews