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Outil de traduction |
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Analyste: Jean-Christophe Pucek
Le Pergolèse liégeois. La justesse de l'épithète attribuée par ses contemporains à Jean-Noël Hamal « éclate avec force à l'écoute des quatre motets exhumés par Scherzi Musicali : impossible d'entendre Obstupescite gentes sans songer au maître de Jesi. Par deux fois, notre compositeur s'était frotté à l'Italie : au séjour romain de 1728-1731 succéda celui de 1749-1750 qui le conduisit à Naples, laissant sur son style une marque indélébile. Qu'il ait ou non rencontré Durante et Jommelli, il adopte leur manière pétrie de suavité mélodique, soucieuse d'efficacité dramatique plus que d'acrobaties contrapuntiques. À l'étroit dans ses fonctions de musicien d'église, l'ambitieux Hamal destina nombre de pages à ses Grands Concerts. L'approche de Nicolas Achten, sans renoncer tout à fait à une sereine gravité (chœur d'ouverture du motet Obstupescite), incline vers une dimension profane assumée avec intelligence et brio. D'authenticité discutée, Astra coeli, par ses arie da capo, son exigence virtuose tant pour les voix que les instruments (avec des cors sans trous d'ajustement, joués pavillon en haut), illustre parfaitement cette porosité. Portés par le geste précis et souple d'un chef qui chante aussi, avec une remarquable recherche d'expressivité, les parties de basse, les solistes se montrent à leur meilleur. Francisco Mañalich, à son avantage dans le registre tendre (« O cor meum » de Ite o pompae fallaces), n'a certes pas toujours l'aisance étourdissante de Wei-Lian Huang - timbre clair, vocalises impeccables -, mais les nuances, la vaillance dont il fait preuve dans son air de bravoure sont bien du « Miles fortis » promis par l'incipit du mouvement, tandis qu'Andrea Gavagnin unit finesse et conviction. Soulignons aussi la beauté des ensembles, sonnant avec cohésion et clarté (comme dans les deux chœurs finaux de l' Ite ), la qualité de la mise en place des duos dont la fusion des timbres dans le « Dum in sacramento » de l'Obstupescite offre un exemple accompli. Entre mondes galant et classique, la musique de Hamal trouve ici des interprètes soucieux de défendre ses couleurs en lui faisant exprimer ce qu'elle a de plus attachant. |
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