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Analyste:
Jorge Morales L’ensemble renouvelle magnifiquement l'interprétation de cette musique en mettant en lumière son classicisme expressif comme en atteste I'Ecco mormorar l'onde (Deuxième Livre, 1590) où les voix des sopranos charment l'oreille lorsqu elles figurent le chant des « gracieux oiseaux ». Les retards dissonants des madrigaux A un giro sol et Ah, dolente partita (Quatrième Livre, 1603) sont réalisés avec une efficacité expressive jamais entendue. De même, le raffinement de la déclamation collective du cycle Ecco Silvio (Cinquième Livre, 1605) donne parfaitement à entendre la suavité de l'harmonie et l'éloquence dramatique de certains passages figuratifs. Quant à O primavera (Troisième Livre, 1592) et Zefiro torna ( Sixième Livre, 1614), la souplesse des contours mélodiques et des ornements, tantôt langoureux, tantôt empreints de virtuosité, fait valoir l'interaction entre les mots et la musique, y compris sur le plan contrapuntique. Enfin, l'interprétation des Larmes de l'amant sur la tombe de l'aimée restitue admirablement les images poético musicales de deuil et de pitié et restera comme une parfaite illustration de la subtilité expressive des concepts de la poesia per musica. Les chanteurs réussissent ici à mouvoir les passions exprimées par les poèmes et à rendre hommage à l'imagination débridée de Monteverdi, dans un voyage madrigalesque fascinant dédié affectueusement à la mémoire de Daniele Carnovich, basse profonde et l'un des plus éminents interprètes de ce répertoire, disparu i'année dernière.
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