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Analyste:
Paul de Louit Château de Versailles Spectacles rapproche dans ce disque, les Offertoires sur les grands jeux extraits du Livre d'Orgue posthume de 1739 (bien connu des organistes et généreusement enregistré), des sonates de 1709 et 1710 (déjà gravées par Le Consort, Diapason d'or de l'année 2019) qui leur ont servi de sources et dont, pour certains mouvements, les pièces d'orgue apparaissent comme autant de transcriptions. Excellente idée que ce coup de projecteur sur la versatilité de l'écriture de Jean-François Dandrieu : en particulier des mouvements lents qu'on reconnaît à peine, chaleureux et caressants aux cordes, quand on les a entendus tout rutilants et fracassants sur de grands chœurs d'anches.
L'ensemble Il Caravaggio habille les sonates en trio d'une volubilité ornementale qui fait parfois s'entrechoquer les lignes un peu aventureusement, avec un continuo très présent, surtout au clavecin, de Camille Delaforge, qui dirige du clavier. La qualité instrumentale est généralement au rendez-vous ; la variété donnée aux mouvements, le soulignement des mètres, le sens ludique, l'élégante et discrète profondeur du théorbe de Benjamin Narvey rendent justice au compositeur.
La proximité des cordes, l'acoustique de la Chapelle royale et l'harmonisation chambriste de son orgue amènent Jean-Baptiste Robin à dépouiller les Offertoires de la pompe qui leur est généralement associée. A côté des caravagesques emportements des archets, il apparaît plutôt sage, mais sa profonde connaissance du répertoire transparaît, et son respect plus littéral du texte encourage le parallèle.
En somme, un beau disque de musique française, recommandable pour son intelligente et sensible contextualisation de l'orgue du Grand Siècle. |
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