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Analyste:
Roger-Claude Travers La violoniste polonaise Martyna Pastuszka fut la première, en 2013, à exhumer le manuscrit de Dresde Mus. 1-R-70 dans un panorama de la « Music in Dresden in the Times of Augustus II the Strong » (Dux). Le bénéfice qu'apporte ici Vincent Bernhardt dans le décryptage musicologique des sources et l'interprétation des cinq sonates pour violon est considérable. Si la Sonate de Heinichen et celle en ré mineur, de Schreyvogel, sont bien identifiées, les trois autres, en ré majeur, fa majeur et sol mineur (numérotées respectivement II, III et IV par Pastuszka) étaient témérairement attribuées à Schreyfogel. Bernhardt use d'une prudente rigueur en rétablissant leur anonymat. Il mentionne pour la première fois (ce que même Talbot n'avait pas vu !) un emprunt très simplifié de l'Imitatione delle campane de Johann Paul von Westhoff dans le troisième mouvement de la Sonate II (utilisé aussi par Vivaldi dans son Concerto RV 237 ) et surtout, il émet l'hypothèse d'une attribution vivaldienne pour la Sol mineur (IV), étayée par des correspondances thématiques convaincantes, que je compléterais avec la troisième mesure de l'Allemanda proche des mesures 6-8 de la Corrente du RV 758 … Tant et si bien que la paternité vivaldienne de ces pages est examinée par le comité éditorial du catalogue du Vénitien. Mais revenons au disque lui-même. L'élégance sobre et délicate de Pastuszka qui suivait à la lettre le manuscrit (téléchargeable sur https:// katalog.slubdresden.de, en tapant Mus. 1-R-70) fait place ici à une véritable interprétation du texte, riche en pathos (quel continuo !) et à une folie ornementale réjouissante de la partie soliste (excellente Sue-Yin Koang !). Les préludes au clavecin, théorbe ou violoncelle sont bienvenus, comme le couplage avec la Sonate en ré majeur aux goûts mêlés. Démonstration captivante. |
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