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Analyste: Ivan A. Alexandre Le flûtiste, claveciniste, organiste et chef flamand Jan Devlieger intitule son florilège « Dry those eyes ». Curieux. Curieux parce qu'il attribue l'air d'Ariel dans The Temp est à Purcell - attribution hautement suspecte. Curieux parce qu'il en profite pour échanger les violons de ce parfait joyau contre deux flûtes - l'ensemble se nomme Les Goûts-Authentiques, présomption ou ironie ? Curieux enfin parce que la pièce de résistance est moins Dry those eyes ou quatre autres songs (vraiment) de Purcell que l'ode dédiée par John Blow à la mémoire de son jeune disciple. Là encore, goût authentique si l'on veut. Selon une tradition qui remonte aux années 1950, deux falstettistes s'arrogent une œuvre redoutable (ornements, harmonie) destinée à des counter tenors, des hautes-contre dirions-nous au-jourd'hui. Applaudissons messieurs Van der Linde et Czerniawski : leur jonglage entre voix de tête et poitrine fait grande impression. L'ode n'en perd pas moins éloquence et couleur. Et parfois justesse mais, sur ce point, la soprano chargée de « Charon the peaceful shades invites » (Dioclesian) prend des libertés encore plus rudes. Comme Jan Devlieger sait tout faire, le programme comprend quatre grounds et chaconnes exécutés sans grâce sur son propre clavecin, et surtout une Suite pour flûte de Jeremiah Clarke connue par un manuscrit conservé à Versailles, gravée ici pour la première fois. L'ombre de Lalande flotte sur la Tamise, régal simple, tout droit, mais régal. Authentique. |
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