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Analyste:
Philippe Venturini Ce cinquième volume de l'intégrale de la musique pour clavier de Bach démontre « de manière impressionnante le large éventail de styles et de modèles formels dont Bach disposait dès l'époque de Weimar », comme le rappelle le texte de Peter Wollny. Toccatas et fugues, préludes et fugues, chorals, concertos se partagent ainsi l'empire des touches, divisé en plusieurs instruments et soumis à plusieurs influences, septentrionale (Allemagne) et méridionale (ltalie). « Toccatas & Fugues », annonce le coffret, promesse d'une fête des doigts, d'une célébration de la virtuosité. Promesse tenue, et ce, dès la première plage, la célèbre Toccata et Fugue en ré mineur BWV 565, saisie d'un geste cursif et sûr, tout comme la Toccata et Fugue BWV 540, aussi tempétueuse que maîtrisée sur l'orgue du temple du Foyer de I'âme. De même, chaque choral reflète la conscience manifeste du texte qui la sous-tend (la sérénité de BWV 713, l'inquiétude de BWV 1128), le tout agencé avec un souci évident du contraste et de la cohérence. À un clavecin (Philippe Humeau), Benjamin Alard adjoint un clavicorde (Emile Jobin), « un instrument qui faisait partie de la culture germanique de l'époque », inadapté au concert mais favorable au disque. I’artiste lui soustrait, avec une infinie délicatesse, les plus secrètes confidences et fait écouter chorals et concertos d'une oreille neuve, comme si l'on pénétrait sur la pointe des pieds dans le cabinet de travail de Bach.
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