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Analyste:
Loïc Chahine Diplômée de la Juilliard School, élève à New York de Kenneth Weiss, de Skip Sempé à Paris, mais aussi de Christophe Rousset et de Pierre Hantaï, Aya Hamada vise grand pour son deuxième disque : les deux œuvres qui forment la Clavier-Übung II augmentée de la Toccata BWV 912 en rémineur et de la Chaconne de la Partita pour violon BWV 1004 transcrite par Skip Sempé. Folle audace ou carte de visite idéale ? Si la discographie a déjà bien servi le recueil publié par Bach en 1735, ses deux versants, à la française et italianisant, permettent au musicien de montrer ce qu'il sait faire. Et la claveciniste japonaise sait faire bien des choses, à commencer par magnifier les sonorités du superbe Ruckers de Neuchâtel : tous ses registres sont magnifiquement exploités, du vrombissement impétueux aux reflets moirés les plus raffinés. L'interprète met ces timbres somptueux au service d'une lecture où la couleur exprime les affects (les Echos de la BWV 831 !). Rien ne lui échappe de la dramaturgie d'une Ouverture en si mineur solidement architecturée, dont les épisodes sont soigneusement contrastés sans pour autant virer à la démonstration de rhétorique - un esprit sensible veille. Passons sur quelques duretés çà et là : une Courante un peu brusquée, par exemple, ou les premières mesures du Concerto italien, trop piquées à notre goût. Celles-ci ne doivent pas décourager tant la suite du mouvement se révèle bien conduite, en particulier en termes d'intégration de l'ornement à la ligne et de passage d'un clavier à l'autre. Implacable et fascinant, l' Andante central nous tient en haleine - c'est l'un des joyaux de l'album. Le Presto cavale et s'amuse sans oublier de chanter : un enchantement. Si la Toccata placée en tête du programme révèle quelques passages à vide (tout comme certaines danses de la BWV 831), la Chaconne conclusive est magistralement menée, recelant de véritables splendeurs. Un seul exemple : écoutez l'équivalent des bariolages de violon à partir de 10' 45''; on chavire ! Mieux qu'une carte de visite, donc, un disque au charme vivace. |
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