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Outil de traduction |
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Analyste: Quelques mois a près Leila Schayegh (Diapason d'or de l'année 2021, cf. no 703), Fabio Biondi se mesure aux Sonates et Partitas de Bach. On retrouve intact, peut-être mieux canalisé qu'autrefois, l'engagement du violoniste italien, qui aborde le recueil avec un ton personnel revendiqué où se lit par transparence le filigrane de son parcours (l'Allegro assai de la Sonate no 3 se pare d'étonnants reflets vivaldiens), avec une tangible recherche de cantabile (Allemande de la Partita no 1) et de théâtralité (Allegro de la Sonate no 2). On retrouve aussi, dès la Fugue de la Sonate no 1, des intonations hasardeuses, des scories qui entachent la Partita no 3 de façon assez rédhibitoire : la Loure devient presque laborieuse, la sensation de malaise s'amplifie devant l'atonie des danses. À son aise pourtant dans les mouvements qui exigent brillant et vélocité, Biondi l'est moins lorsque l'architecture impose ses lois : révélatrice, sa Partita no 2 alterne épanouissements (Corrente, Giga) et doutes : émaillée de fragilités qui ont quelque chose de touchant - le titre « Sei solo » pouvant aussi se comprendre « Tu es seul » -, la Chaconne peine à trouver son unité, sa voix. L'Adagio de la Sonate no 3 en devient presque douloureux. Cette interprétation où se côtoient audace et indécision présente trop de fêlures pour bousculer la discographie. Espérons retrouver l'art du violoniste dans des répertoires où son archet fera davantage autorité. |
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