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Diapason # 706(12/2021)
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Ramée
RAM2009



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Analyste: Adélaïde de Place

Sur le somptueux clavecin à un clavier du célèbre facteur anversois Joannes Daniel Dulcken de 1747 conservé aujourd'hui au Vleeshuis Museum, Korneel Bernolet nous convie à un « grand tour » musical à travers l'Europe. Contemporain de Bach, de Handel et de Rameau, Dulcken est mort en 1757, la même année que Scarlatti. Enregistrée en trois nuits, nous dit l'artiste dans le texte de présentation, cette anthologie est le fruit de son expérience de claveciniste « en résidence », professeur au conservatoire d'Anvers, et de « l'intimité » qu'il entretient depuis plusieurs années avec le vénérable instrument. 1747 est la date-clé autour de laquelle Bernolet bâtit son programme, sélectionnant des pièces toutes nées à cette époque sous la plume de « maîtres issus des quatre coins du monde ».
Les provinces du Nord sont l'occasion de mettre en lumière deux Suites de Josse Boutmy (1697-1779), natif de Gand rare au disque et dont les pièces de clavecin mêlent danses à la française et mouvements à l'italienne. A la verve populaire de ses Tambourins, au cantabile de l'Andante de sa Troisième Suite répondent la progression puissamment architecturée du Ricercar de L'Offrande musicale de Bach, la gravité majestueuse d'une Ouverture de Handel, le rythme bondissant et les bourrasques de La Dauphine de Rameau. C'est sans doute Forqueray qui convient le mieux à Bernolet, qui en exalte le caractère altier. On admire partout les nuances de couleurs du clavecin de Dulcken sur lequel Bernolet aborde chaque partition avec enthousiasme dans une magnifique plénitude des sons. Il est bien dommage que l'interprétation manque de legato (par exemple dans l' Ouverture du Judas Maccabeus ).

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