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Reviewer: Jean-Christophe Pucek Les possibilités qu'offre un clavecin doté d'un jeu de 16 pieds semblent stimuler les interprètes du Clavier bien tempéré. Après la réussite de Vincent Bernhardt (Calliope, cf. no 694 ), Cristiano Holtz tente à son tour l'aventure. Outre l'usage d'instruments similaires (copie, par Matthias Kramer, d'un clavecin hambourgeois de Christian Zell daté 1728), les deux propositions se rejoignent par la recherche d'une assise solide et d'une sonorité ample. Leur différence de manière est toutefois frappante. Le tranchant, la vélocité de la première, manifeste dès le fameux Prélude BWV 846, fait place chez Holtz à une recherche de pondération, voire de noblesse tout aussi convaincante lorsqu'elle se garde de la tentation du pesante (la Fugue BWV 857 en devient presque écrasante). Le Prélude et Fugue BWV 861, d'une fierté presque cassante, la fureur sombre virant au piétinement obsessif du BWV 864, le flux torrentiel puis la nudité du BWV 847, la douceur chaleureuse du BWV 852, l'insouciance du BWV 856 (qu'on rêverait plus souriante) sont représentatifs d'une approche qui cherche à caractériser chaque page, tel le peintre Charles Le Brun dans ses têtes d'expression. Jouant en expert, avec parfois un rien de systématisme, des variations de masse sonore et des résonances que son instrument autorise (avec un plaisir palpable à tenir la note finale), Holtz propose du Livre I une vision riche en contrastes, à laquelle ne manque qu'un soupçon de souplesse, de détente, pour s'imposer. Preuve est faite que l'emploi de ce type de clavecin est pertinent ; souhaitons qu'un éventuel Livre II soit moins préoccupé de démonstration et davantage de liberté. |
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