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Classica # 238 ( 12 / 2021 - 01 / 2022)
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Naïve
OP7257



 

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Analyste:  Jérémie Bigorie

L’Italie baroque du Settecento affermit les conventions qui régissent la cantate de chambre, genre dont le format réduit s'attire durablement les faveurs des milieux aristocratiques. Premier de deux volumes annoncés consacrés aux cantates pour soprano, ce nouvel opus de I'Édition Vivaldi met de nouveaux artistes à l'honneur. La soprano Arianna Vendittelli, remarquée dans Il Tamerlano et Il Glustlno, ne manque pas d'atouts dans ces rôles inlassablement déclinés de bergers enamourés. 0n relève de belles respirations dans les récitatifs et un art certain des phrasés : écoutez sa manière de dérouler sur le souffle le long fil de « Ticonfido ilpianto mio » (RV 652), parangon de l'aria d'imitazione où le flot d'un ruisseau se traduit par les figures de la partie de violoncelle. Le ton léger et dégagé de I'air « Tra I'erbe i zeffiri » (RV 669) comme le papillonnage de la cantate Si levi dal pensier RV 665 siéent parfaitement à cette voix ductile.

La projection limitée et les graves trop discrets nuisent, hélas, à l'extraordinaire « Nasce il sole ed io sospiro » (RV 667). Authentique scène d'opéra dont les amples sauts de registres induisent I'arrogance d'un castrat. 0n ne sera pas davantage conquis par I'aria di furore « Ardi, svena, impiaga, atterra » (RV 667), où la voix disparaît par intermittence sous les bourrasques de l accompagnement. Celui-ci frappe néanmoins par son inspiration constante grâce à la musicalité sans faille d'Andrea Buccarella et de ses acolytes.

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