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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Loïc Chahine L'année Molière se profile qui donnera lieu à bien des célébrations. Harmonia Mundi prend les devants et réédite, en un joli livre-CD illustré, ce Malade imaginaire issu des représentations données en 1990 au Châtelet. La production, alors, était fastueuse : trois heures de spectacle, avec le prologue original dans son intégralité, tous les intermèdes et la géniale « cérémonie burlesque d'un homme qu'on fait médecin » pour conclure. Dans la fosse, plus de quarante musiciens : c'était véritablement Le Malade imaginaire « dans sa splendeur », ainsi que le désignait le compositeur dans son manuscrit - par opposition à la version allégée qu'imposaient en 1674 les restrictions ordonnées par Lully. Si la mise en scène de Jean-Marie Villégier ne fit pas l'unanimité, difficile de rester indifférent à la partie musicale que nous rendent ces deux CD. Eclatants dès une Ouverture explosive, Les Arts Florissants dressent à eux seuls un théâtre. On s'égaie quand, au premier intermède, le Polichinelle goguenard d'Alain Trétout dialogue avec instrumentistes et chanteurs ; on ne rit pas moins au cabotinage d'un Dominique Visse désopilant dans son rôle de vieille, et ce d'autant qu'il répond à la superbe sérénade italienne chantée par Howard Crook, d'une classe et d'une sensibilité indépassées - la comédie n'exclut pas les moments de grâce. Mettons aux rangs de ceux-ci les vingt-cinq minutes d'Eglogue en musique et en danse qui servent de prologue : quel goût du mot chez les chanteurs ! quelle finesse dans l'accompagnement ! L' Entrée de ballet tout en douceur se teinte d'une délicate et irrésistible mélancolie. Trouver ces pages à côté d'autres franchement bouffonnes montre l'étendue de l'art de Charpentier musicien de théâtre. Dans la cérémonie finale, William Christie lui-même s'amuse à endosser le rôle du Praeses devant lequel se présente Argan pour son élévation au rang de médecin, non moins que les chirurgiens et docteurs qui le secondent, le tout dans un faux latin tordant. Une partition essentielle, un orchestre réactif en diable, nuancé, coloré, une troupe vocale exemplaire, une direction pleine de verve : une fête ! |
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