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Outil de traduction |
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Analyste:
Denis Morrier En 1995, Harmonia Mundi répliquait aux « Trois ténors » (Pavarotti, Domingo et Carreras) par ses « Trois contre-ténors », géniale pochade réunissant Dominique Visse (inénarrable dans « Je suis grise » d'Offenbach), Pascal Bertin (en crooner pour My Way) et Andreas Scholl (aussi troublant en Carmen que dans le slow pop White as Lilies). Nous en sommes loin ici. Et la contrepartie vidéo n'ajoute rien. Sans surprise ni découverte, trois falsettistes égrènent les « tubes du baroque », alternant airs à vocalises et largos élégiaques. Si Sabadus offre un « Lascia la spina » de Handel tout en lumière et délicatesse, les roulades, trilles, note ribattute et cadences stridentes de Mariño virent au parodique dans « Tra le procelle » de Graun et plus encore dans le « Vascolcando » de Vinci. Trop démonstratif, le sopraniste apparaît moins précis, juste et surtout délicat dans ses duos avec le plus sobre Mineccia, qui livre quant à lui un extrait du Polifemo de Porpora judicieusement contrasté. On reste de glace devant l'improbable relecture à trois voix du duo final de l'Incoronazione de Monteverdi ou devant le douteux arrangement du « Sound the trumpet » de Purcell. Malgré tous ses bonds et regards impérieux, Stefan Plewniak ne se distingue guère dans son Ouverture d'Ariosti, plus fougueuse que gracieuse, ni dans son Arrivée de la Reine de Saba, aussi placide que convenue. Enfin, le prétexte vendeur du « concours de castrats » n'est guère pertinent : relisez l'Air du catalogue d'Ivan A. Alexandre, paru en septembre dernier, qui rappelait avec éloquence que « contre-ténor et castrats n'ont jamais rien eu de commun »… sauf pour les conseillers en marketing !
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