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Outil de traduction |
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Analyste:
Christophe Pucek On quitte toujours une réalisation du Dunedin Consort en ayant appris quelque chose. Interrogeant les sources conservées de l'Actus tragicus, John Butt en a déduit que cette célèbre cantate devait se jouer au Chorton (un demi-ton au-dessus du diapason moderne), avec des violes de taille différentes (ténor et basse). On regrette que ces considérations organologiques ne viennent pas nourrir une interprétation plus habitée. Le recueillement est certes au rendez-vous, mais le quatuor vocal frappe par ses imprécisions, son déséquilibre, avec un alto au vibrato importun (« Es ist der alte Bund »). L'orgue, dont le chef souligne pourtant l'importance dans son introduction, sonne pour le moins fluet. Les mêmes griefs s'appliquent aux deux autres œuvres du programme. Si la mise en place de la tant prisée BWV 82 est plus assurée, avec un joli phrasé du hautbois, Matthew Brook y expose maintes limites expressives et techniques : son « Schlummert ein » patine, la première aria pâtit d'une diction trop détachée. Joanne Lunn traverse la BWV 32 avec une grâce souriante et un investissement supérieur à celui de son partenaire, qu'elle réussit à extirper de sa torpeur (« Nun verschwinden »). Rien de rédhibitoire ni d'enthousiasmant dans ce disque dont le travail de réflexion trouve dans ses interprètes un relais insuffisant. Retour à Pierlot pour la BWV 106 (Mirare, 2005), à Lutz pour la BWV 32 (Bach-Stiftung, 2021). La discographie de la BWV 82 offre un choix immense, de Fischer-Dieskau avec Richter (Archiv, 1968) à Kooy avec Herreweghe (HM, 1991) ou Goerne avec le Freiburger Barock-orchester (HM, 2017). |
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