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Diapason # 705 (11/2021)
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RIC428  



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Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Loïc Chahine


Grâce aux travaux de Wim Brabants, on connaît un peu mieux la vie de Buffardin.

Ce natif de Toulon fait l'essentiel de sa carrière à Dresde à partir de 1715. Il enseigne la flûte à Quantz, passe par Constantinople où il croise Johann Jacob Bach, frère de Johann Sebastian ; il rencontre ce dernier à Leipzig en 1724. Le flûtiste revient s'installer à Paris en 1749, et d'y mourir en 1768.

C'est aussi à Brabants qu'on doit la redécouverte d'un recueil de Sonates à flûte seule de Buffardin, dont la couverture ne donnait que l'initiale et que le chercheur a pu, par recoupement, identifier. Elles constituent l'essentiel de ce troisième disque de l'ensemble Le Petit Tria-non. Olivier Riehl, sur une copie d'un instrument de Buffardin lui-même, déploie une sonorité chaleureuse et moelleuse même dans les passages les plus virtuoses. Son intonation immaculée et sa délicatesse un rien mélancolique ne suffisent toutefois pas à faire oublier ce que ces sonates, semblables à tant d'autres publiées à la même époque, peuvent avoir de convenu. Cela n'empêche pas de goûter l'élégance que distillent les interprètes dans l' Allegro de la n° 2 (les bariolages liés à la fin de la deuxième partie sont assez délicieux), la fine dramaturgie mise à son Largo - pour s'en tenir à deux exemples.

Est-ce pour pallier la (relative) faiblesse de la musique que Le Petit Trianon a arrangé deux sonates ? Le résultat ne convainc pas totalement. La partie de violon ajoutée donne trop l'impression d'un remplissage dans le premier Allegro de la n° 4 , et si le motif à partir de 0' 34'' du second est bien trouvé, son exécution laisse parfois à désirer. Globalement, ce violon aux sonorités pas toujours amènes et un rien ostentatoire nous frustre quelque peu, ici comme dans la n° 5 . Ne boudons pas la jubilation sincère de son Allegro , et saluons le basson virtuose de Xavier Marquis !

Le concerto en mi mineur, déjà connu, est enlevé à un tempo d'enfer. Allegro non molto, ce premier mouvement ? Pas vraiment, mais quelle verve, quel souffle ! On se laisse volontiers emporter par le petit orchestre très dynamique, avec lequel le soliste, toujours raffiné, forme un contraste réussi.


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