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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Wissâm Feuillet Luca Pianca est connu pour être un continuiste qui divise : il lui est souvent reproché de perdre de vue toute perspective historique, qu'il s'agisse des instruments qu'il utilise ou des techniques qu'il emploie. Dans la notice de cet album en solo, il oppose à ses détracteurs que la pratique « philologique » du luth ne se résume pas, d'après lui, à une seule voie. Pour aborder ces pièces de la Renaissance italienne, Pianca ne choisit pas l'orthodoxie (cordes pincées avec la pulpe du doigt) ; il cherche plutôt à retrouver le son percussif qu'un Francesco da Milano obtenait - selon plusieurs sources - grâce à des ongles artificiels. L'auriculaire de la main droite n'est pas posé sur la table et le luthiste pince avec ses ongles les cordes d'un instrument très tendu du luthier suisse Luc Breton. Notre perception s'en trouve radicalement renouvelée. Quelle surprise, dès les premières notes de la Fantasia 65 de Da Milano ! Le pincer se révèle d'une vivacité et d'une précision sans commune mesure : le son est tout en projection, mais jamais noyé dans l'acoustique de l'église de Santa Maria Assunta (Lugano), et l'articulation totalement au service du contrepoint, d'une grande limpidité. En donnant le sentiment de l'évidence et de la clarté à un discours qui pourrait paraître hermétique, le luthiste sert pleinement son répertoire. Que les puristes se rassurent : nous voici loin du « son de guitare » parfois attribué à Pianca ! Et s'il donne bien à entendre un luth Renaissance, sa texture sonore apparaît proche de celle de la harpe ou du luth médiéval. Force est d'avouer que l'écoute, dépaysante dans un premier temps, se révèle revigorante. |
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