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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Denis Morrier Se voulant le pendant de « Night, Stories of Lovers and Warriors » (Diapason d'or en 2017), la « dernière et définitive déclaration d'amour » d'Alessandrini à Monteverdi n'a, hélas, rien de mémorable. N'y cherchez pas « un projet destiné aux puristes », prévient le chef : seuls prévalent ici le plaisir hédoniste et l'exaltation de l'esprit théâtral. Le programme mêle savants madrigaux en stile antico (Non si levava ancor l'alba novella, empli d'une fièvre inaccoutumée), canzonette du Livre VII (Chiome d'oro, étrangement raide et peu sensuel), auxquels s'ajoutent quelques bijoux de virtuosité (incontournable Zefirotorna, abordé sans folie ni ivresse), des extraits d'opéras et d'amples Balli empruntés au Livre VIII. On perd le fil d'une interprétation dont les séductions disparaissent sous une instrumentation opulente, un continuo flirtant avec la lourdeur, et de fastueux déploiements ornementaux. Les scènes « légères » d'Ulisse et de Poppea tombent ici comme un cheveu sur la soupe, et le « triomphe d'amour » qu'Alessandrini entend célébrer paraît parfois bien tonitruant : Movete al mio bel suon, « ballo impérial » retentit avec un éclat tel qu'il en devient pénible à écouter. Une percussion pléthorique défigure le délicat De la bellezza et ses diminutions instrumentales. Et des tempos discutables nuisent aux danses détachées de L'Orfeo ou des Scherzi musicali. Cette déclaration d'amour trop débordante ne saurait donc paraître « définitive » : on ne souhaite surtout pas qu'elle soit « la dernière »… |
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