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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Wissâm Feuillet Après une remarquable anthologie de pièces de caractère de Marin Marais (Mirare, 2017) où la poésie le disputait à l'énergie et à la grâce, La Rêveuse consacre à son disciple le plus talentueux, Louis de Caix d'Hervelois, un florilège habilement conçu : des Suites pour la basse de viole, mais aussi pour le pardessus (instrument trop rare au disque !) et la flûte traversière, sans compter les deux transcriptions de Benjamin Perrot pour le théorbe et la guitare. Le tout démontre que si l'œuvre du disciple n'a pas la densité de celle du maître, elle recèle quelques pépites. Le choix se concentre, là encore, sur des pièces de caractère, genre que l'ensemble sert avec une aisance particulière, tant il excelle à peindre, à suggérer, à brosser des portraits vivants. Impérieuse, La Bergeret ouvre le programme avec des traits chargés d'accords qui donnent le ton : la viole de Florence Bolton est allègre et franche, bien que parfois plus ténue et tendue dans l'aigu. Touchante aussi, lorsqu'elle brosse avec tendresse le portrait de Couperin ou qu'elle fait sautiller La Sauterelle, non sans rappeler une pièce du même nom de Marais. La réussite tient aussi au continuo : sa réalisation, variant ambiances et textures, alternant judicieusement guitare et théorbe, porte la ligne de chant avec un goût très sûr et des choix de rythmiques et de dynamiques réfléchis. Si la Suite pour flûte ne peut rivaliser avec celles d'un La Barre ou d'un Hotteterre, elle n'est pas non plus dépourvue de séductions et donne à entendre quel touche-à-tout fut Caix d'Hervelois. Voilà un album monographique - le meilleur jamais dédié au compositeur - qui laisse derrière lui Jordi Savall (Astrée, 1976), Jay Bernfeld (Arion, 2005) et Jean-Louis Charbonnier (Ligia, 2005).
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