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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Paul de Louit Il y a quelques mois, Vladimir Ashkenazy annonçait, via son agent, sa décision de prendre sa retraite. Hélas, cette décision aurait dû s'étendre à l'édition de ce disque, fût-il enregistré au préalable. Lorsqu'à quatre-vingts ans passés Ashkenazy livrait des Suites françaises , ce piano spartiate, sec comme un coup de trique, aux arêtes tranchantes, aux lignes accidentées, pouvait être pris pour un parti esthétique. Avec les Anglaises , plus exigeantes sur le plan technique, le doute n'est plus permis : les doigts déclarent forfait. Nous voici au-delà d'un toucher vilain, détonant chez celui qui fut un magicien des sonorités, d'une agressivité toujours sous tension ( Pré l u d e s des Suites nos 2 et 3 ) chez ce prince des demi-brumes : fautes de texte, mains jamais ensemble, tenues lâchées, ornements et tempos à vau-l'eau… comment reconnaître ici l'un des plus grands pianistes duXXe siècle ? Decca joint en bonus un Concerto en ré mineur de 1965, qui oblige à une comparaison bien cruelle. Même refus de la séduction, certes, mais une rigueur sans dureté - et quelle conduite des lignes, quelle élégance du son, quel calcul au micropoil du poids de la main gauche ou des tenues de main droite ! Expérience quasi proustienne, de vagues effluves de ce grand art planent au-dessus de quelques mesures des sarabandes, notamment de celle en la mineur : ils ne rendent que plus amères les gigues qui s'ensuivent. |
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