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Analyste:
Guillaume Bunel Les influences multiples de Josquin sur les générations suivantes ont déjà été superbement documentées, notamment par Cinquecento (Hyperion, 2012) et les King's Singers (Signum, 2013). Les choix qui président à cet « Héritage de Josquin » semblent d'abord guidés par le goût d'Owain Park pour certaines pages, et la diversité des styles, techniques et effectifs, plutôt que par le souci de l'Histoire. Si la notice souligne l'association des œuvres à la ville de Ferrare, certaines pièces ne présentent avec elle qu'un lien très lâche voire tiré par les cheveux. L'absence d'autres, au contraire, étonne : pourquoi exclure, sans un mot, la Missa Hercules dux Ferrarie ? Si le propos manque de clarté, l'ensemble a de quoi séduire. Des tubes (Nymphes des bois , Illibata de Josquin) voisinent avec des raretés (Miserere de Lhéritier, Quis numerare de Compère), au sein d'un programme varié et bien équilibré, en termes de style, de genre comme d'effectif. Sans avoir la rigueur historique d'Odhecaton ou de la Cappella Pratensis, les Gesualdo Six brillent par la perfection immaculée de leur réalisation. Tout au long du disque, l'ensemble déploie un son extraordinairement velouté, parfaitement juste et homogène. On apprécierait certes par moments une diction plus incisive, notamment dans les pièces françaises (Nymphes des bois). Pourtant, le résultat demeure digne des plus brillantes formations de spécialistes, et se hisse sans difficulté parmi les meilleures parutions de cette année du cinquième centenaire de la mort de Josquin. |
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