Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Outil de traduction |
|
Analyste:
Jean Fortunier-Cateland Ce disque consacré à la musique sacrée de Josquin réunit une pléiade d'interprètes dont la réputation n'est plus à faire, mais dont l'unité peine parfois à se faire jour. L’Ensemble Odhecaton réunit autour de lui les Britanniques de The Gesualdo Six et deux ensembles, les médiévistes de La Reverdie et les vents de La Pifarescha. La promesse est alléchante et nous comble dès l'ouverture d'un Praeter rerum seriem d'une époustouflante suavité, mais le reste du disque, quoique très honorable, ne parvient pas à maintenir ce niveau. Le sentiment oscille entre admiration et irritation : les idées musicales se renouvellent peu, la densité cède parfois à la pesanteur, les contrastes de parties alternent entre grand fracas et platitude... Ainsi les grands effets qui consistent à renforcer le choeur pour l’Agnus Dei de la Missa « Hercules dux Ferrariae » ou à faire alterner les ensembles pour plus de variété compensent ce que la musique n'a pas trouvé par elle-même. Il en va de même pour la version à douze (probablement apocryphe) du motet Inviolata, integra et casfa es qui clôt le programme, certes spectaculaire, mais d'assez mauvais goût après I'insurpassable version à cinq. On trouve donc dans ce disque de très beaux moments musicaux portés par de grands musiciens, mais I'ensemble, assez inégal, ne trouve pas tout à fait grâce à des oreilles scrutatrices.
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews