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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Wissâm
Feuillet Évoquant l'immense succès du mouvement précieux, Barthes rappelait dans Le bruissement de la langue qu’ « en 1663, un recueil de poésies galantes de la comtesse de la Suze avait eu quinze réimpressions de tomes multiples. » Les textes d'Henriette de Coligny ont en effet été mis en musique par les plus fameux compositeurs d'airs sérieux (Lambert, Le Camus, Bacilly, D'Ambruis ... ), parmi lesquels Marc Mauillon a opéré un choix. Son programme privilégie les airs méconnus (sans oublier toutefois quelques plus célèbres, comme Laissez durer la nuit), entremêlés de pièces instrumentales de Dufaut, Machy, Sainte-Colornbe et Marais, aux fins de reconstituer, en quelque sorte, un concert privé à l'Hôtel de Rambouillet. L’interprétation nous fait vite rabattre notre enthousiasme. La diction est certes soignée, mais le chanteur peine à trouver sa tessiture, ou plutôt sa zone de confort : taille, basse-taille ? L’aigu, de plus en plus tendu, parfois nasillard, amène çà et là à négliger l'ornementation (Lambert, J'ai juré mille fois de ne jamais aimer) ou à manquer de conduite vocale (Le Camus, Ah! qui peut tranquillement attendre). Le grave reste dépourvu de richesse harmonique comme de profondeur (Le Camus, Je m'abandonne à vous, Doux printemps). Le récital aurait ainsi gagné à se concentrer sur des airs plus praticables, tels Laissez durer la nuit (Le Camus) et sa belle atmosphère nocturne, à la progression nuancée, ou encore Le doux silence de nos bois, même si Mauillon lui a mieux rendu justice ailleurs (avec, Les Arts Florissants, « Bien que l’amour», HM, Diapason d'or)... Il aurait aussi gagné à s'étoffer en airs à plusieurs parties, les quelques uns ici proposés se révélant franchement plus réussis ! Par ailleurs, à trop vouloir rechercher des textures sonores originales, les interprètes en négligent de servir avant tout le texte et la vocalité : l'accompagnement de la harpe, inusuel dans ce répertoire, n'a pas la fermeté voulue et nous laisse sur notre faim, de même que la réalisation ponctuelle de la basse à la viole seule, coquetterie râpeuse dont nous nous serions passés. Pour goûter l'intérêt documentaire de cette anthologie, mieux vaudra donc picorer sans s'attarder. |
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