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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Loïc Chahine Plus de dix ans après le DVD (AIpha, Diapason d'or), Vincent Dumestre revient à la première tragédie en musique de Lully et Quinault (1673), sans l'image cette fois. L’oeuvre le mérite, mélange de grand style et de comique dont la fraîcheur séduit. Cette séduction, la finesse des timbres du Poème Harmonique la prolonge. Si des choix de phrasé (çà et là dans l'Ouverture ou dans la Chaconne, par exemple) et d'instrumentation (la musette dans le prologue, l'absence de doublure de hautbois à certains endroits) paraissent peu naturels, la délicatesse des cordes et des hautbois, la verve du continuo ravissent. Le choeur Aedes, quoique trop peu nombreux, se distingue dans les tutti, moins dans les moments mettant tel ou tel pupitre à découvert (en particulier les hautes-contre, qui, bizarrement, sont ici en, majorité des femmes!). La direction de Dumestre manie la dramaturgie avec habileté sans pour autant lui sacrifier la beauté plastique des sonorités - d'où, en particulier, des ambiances soignées. Le chef ménage à la fois le dynamisme du rythme (quitte à s'appuyer en partie sur l'usage du continuo dan les danses, musicologiquement plus que discutable) et la ligne mélodique. Les danses ont belle allure et les récitatifs, si essentiels, nous tiennent en haleine. Côté chanteurs, le premier atout est aussi le premier rôle : Thomas Dolié campe un Cadmus nuancé dont il possède idéalement la tessiture autant que la noblesse. Si elle n'a pas la grâce de Claire Lefilliâtre (dans le DVID), Adèle Charvet prête à Hermione un mezzo chaleureux dont elle polit la vocalité. Elle manque toutefois un peu de sens du théâtre, guère aidée en cela par le rôle, assez pâle. En Arbas, Lisandro Abadie a tout l'abattage et l'humour attendus; on pouffe volontiers à ses saillies amusantes ( Quelle hâte avez-vous que le dragon vous mange ? »), c'est bon signe ! Forte d'un joli timbre, Eva Zàicik trouve le piquant qui convient à Charite. Et la plupart des petits rôles sont joliment tenus, en particulier côté ténors : Enguerrand De Hys se distingue en Premier Prince tyrien, Benoit-Joseph Meier dans la Chaconne de l'acte I, et la composition de Nicholas Scott en Nourrice, à défaut d'être irréprochable, fonctionne fort bien. Passons sur quelques faiblesses côté dames (comme cette Junon au vibrato encombrant), et saluons une parution pleine de charme. |
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