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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jacques
Meegens
Avec L’Homme armé la Missa sans doute plus connue, la Missa Ave regina celo rum compte parmi les monuments de Dufay. Le compositeur cambrésien déploie toute sa science du contrepoint dans cette oeuvre de la maturité : si les sonorités pleines et les lignes gracieuses évoquent encore les trouvailles musicales d'un Dunstable, les entrelacs polyphoniques des deux, trois ou quatre voix, la précision mathématique des canons et l'importance centrale du matériau thématique - l'antienne mariale éponyme - marquent le début de l'école franco-flamande. Diabolus in Musica calque son programme sur son enregistrement de la Missa Se la face ay pale (Alpha, 2008), agrémentant les pièces de l'ordinaire des chants du propre. Les monodies grégoriennes apportent un contraste bienvenu, et permettent de savourer d'autant mieux les timbres des voix. Surprise : Antoine Guerber, habitué aux effectifs masculins dans ces répertoires a cappella, introduit un soupçon de mixité dans les parties aiguës. Une mezzo et une alto, plus argentines que les six voix d'hommes, éclairent l'ensemble et n'altèrent presque - en rien le grain sonore typique de Diabolus : l'harmonie ronde des timbres, la résonance profonde des basses et l'acoustique enveloppante soulignent à merveille la douceur des consonances et solidité de l'édifice contrapuntique, maIgré queIques imperfections dans la prise de son et le mixagei. Une réflexion sérieuse sur l'historicité, des questions de musica ficta (les altérations omises dans les manuscrits médiévaux, que les chanteurs devaient savoir ajouter d'eux-mêmes) à la prononciation restituée d'un latin « à la française » conformément aux usages de l'époque, donne encore davantage de force à l'interprétation somptueuse des huit musiciens.
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