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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean-Christophe Pucek Au temps de Rembrandt vivait Van Eyck. Rassurez-vous, il n'est pas question de réécrire l'histoire de la peinture : ce Van Eyck-ci était un musicien aveugle prénommé Jacob. La municipalité d'Utrecht l'avait choisi, en 1625, comme carillonneur, fonction prestigieuse dans les cités du Nord. Il y excella. Sa renommée grandit encore à la faveur des promenades au parc du Janskerkhof qu'il accompagnait à la flûte. Les pièces jouées lors de ces flâneries constituent sans doute l'essentiel des deux volumes de Der Fluyten Lust-Hof publiés à Amsterdam au milieu du XVIle siècle. Il s'agit surtout de diminutions sur dès airs à la mode anglais (Doen Daphne), italiens (Amarilli) et français (Si vous me voules guérir), parfois sur des psaumes, où se rencontrent quelques compositions originales (Boffons, sur une basse obstinée alors fameuse). Comment présenter ces pièces d'intérêt, avouons-le, inégal, de la manière la plus attractive ? À l'image du pionnier Frans Brüggen à la fin des années 1960, beaucoup ont choisi de les mêler à d'autres afin de prévenir toute monotonie. Une monotonie qui guette la généreuse anthologie de François Lazarevitch, malgré une variété bienvenue d'instruments, malgré la qualité de souffle (la conduite de la Pavane Lachryme est exemplaire), la diversité de couleurs et d'articulation (que de séduisants ramages dans Engels Nachtegaeltje). N'en sont pourtant absentes ni la chaleur, ni la virtuosité (les effets descriptifs de la belliqueuse Batali font mouche). Les réalisations plus ouvertes de Sébastien Marq (Astrée, 1997) et surtout de Luis Beduschi (Eloquentia, 2011), mettant en regard les variations de Van Eyck et leurs sources, comblent davantage. Mince réserve qui ne saurait s'adresser aux vrais amateurs de belle flûte |
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