Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Vincent
Genvrin KerIl partage avec Froberger le privilège d'avoir étudié à Rome, apprenant auprès de Frescobaldi un nouvel art du clavier que Bach recevra en héritage. Ce dernier leur rendra d'ailleurs hommage par la bouche de son fils Carl Philipp : « Outre Froberger, Kerll et Pachelbel, [mon père] a aimé et étudié les ouvrages de Frescobaldi. » Mais si la musique de Froberger se voit aujourd'hui universellement connue et admirée, celle de son compatriote est demeurée dans l'ombre, se résumant pour le public à une Passacaglia et surtout un Capriccio sopra il cucu ressassé avec la même insistance que le chant de l'oiseau lui-même. À vrai dire, cette inégalité de traitement semble justifiée, la comparaison étant facilitée par le fait que les deux compositeurs investissent les mêmes formes: les toccatas ensevelissent sous la digitalité une rhétorique creuse, les canzones limitent leur effort à un sujet amusant, les Suites sont élégantes sans plus. Quant aux huit Magnificat, ils consistent en de toutes petites pièces qui passent pour le début d'une plus longue, d'où un perpétuel sentiment d'inachèvement. Malgré sa très grande virtuosité et une alternance réfléchie des instruments, Matteo Messori ne parvient pas à sauver tout cela de l'ennui. Le sommet est atteint avec les Magnificat où l'interprète prend l'auditeur en otage pendant presque une heure, tel l'ami qui vous présente en détail sa passionnante collection de capsules de bouteille.
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews