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Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Jean-Christophe Pucek Des sonorités de consort, une distribution de quatuor: les Sonate a quattro d'Alessandro Scarlatti, écrites vers 1705 mais publiées vingt ans plus tard, semblent se jouer des habitudes de leur époque. D'autant qu'elles excluent le clavecin et que la mention « al tavolino » portée sur l'édition invite à les jouer « autour d'un table », une disposition attestée pour l'interprétation des madrigaux tant par l'iconographie que par l'édition. Ces sonates sont des œuvres sérieuses. Elles font la part belle aux tonalités mineures, au contrepoint et à la fugue, ce qui n'exclut pas la fluidité (Sonata IIIa), voire une relative détente dans les danses finales (trois sont des menuets), L’atmosphère y demeure concentrée quand la forme reste libre, à l'écart de la codification opérée alors par Corelli. La recherche de Scarlatti n'est pas le classicisme mais le frisson, ce que démontre l'usage abondant des chromatismes (Grave de la Sonata Ila) voire d'harmonies serpentines et insaisissables (Grave de la Sonata IVa). Le compositeur ne se refuse aucune expérimentation, explore la couleur de chaque oeuvre aussi loin qu'elle le conduit. Le deuxième disque des Récréations confirme les qualités de générosité et d'expressivité qui marquaient leur précédent opus consacré à Graun (Raumklang, cf. no 608) en les portant à une intensité encore supérieure. La sonorité riche, pleine, conserve une lisibilité exemplaire qui autorise à se délecter de contre-chants conduits avec finesse. Articulé avec naturel, sans effet de manche superflu, le discours conjugue allant et limpidité; la Sonata lXa de Francesco Scarlatti, débordant d'une vitalité irrépressible, offre un contraste réjouissant avec la pâte plus sombre des pages d'Alessandro. Ce programme, intelligent jusque dans ses compléments, dresse un portrait de famille aux caractères bien différenciés. S'y dessinent nombre des courants de l'Europe musicale du XVIIIe siècle. |
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