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Analyste:
Philippe Ramin
L’ultime
ouvrage lyrique de Rameau souffre du déséquilibre entre une intrigue minimaliste
et une multiplicité de personnages, comme si la déjà démodée tragédie lyrique
étouffait sous son propre poids. De ce défaut, Barrie Kosky a su faire une
qualité, en confiant plusieurs rôles à un seul interprète. Il tourne le dos aux
antiques conventions pour en creuser de nouvelles, l'opposition entre les forces
obscures et la lumière décline un vocabulaire efficace où une vaste et lumineuse
boîte de Pandore contraste avec la noirceur des costumes, où des fleurs colorées
succèdent à des ruines fumantes. Une chorégraphie très street dance est
reprise par de méritants solistes et par un choeur appliqué. Clins d'oeil au
spectateur, métaphore répétitive du souffle et du vent, le petit côté potache
n'enrichit guère ce théâtre où l'agitation trépignante tient lieu de puissance
rhétorique. Côté voix, une Alphise émouvante et habile musicienne (Hélène
Guilmette) et des rôles secondaires épatants. Emmanuelle De Negri se tire
admirablement de sa quadruple prestation et Mathias Vidal expose une ligne de
chant moins torturée qu'à l'ordinaire. Le choeur ici triomphe et, si l'orchestre
ne rend guère hommage à la science du coloris ramiste, il décline,
convenablement le premier degré de la partition.