Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean-Christophe Pucek Au moment où la version essentielle de la Passion selon saint Matthieu dirigée par Nikolaus Harnoncourt (Teldec, 2001) reparaît chez Warner, nous arrive la lecture de Hans-Christoph Rademann. Une simple écoute comparée du choeur d'entrée démontre à quel point les deux approches diffèrent: d'un côté, le drame, ses déchirures, son dépassement par l'ultime sacrifice; de l'autre, une estompe aux volumes dessinés avec précision, pétrie d'humilité, mais si précautionneuse «( O Schmerz ! » du bout des lèvres), si désireuse de se placer en observateur plutôt qu'en acteur de l'histoire (les turbae, y compris « Sind Blitze », ne saisissent, ne mordent jamais), qu'elle n'émerge qu'à de rares moments d'une grisaille consensuelle lénifiante. L’orchestre est propret et le choeur, bien chantant, tire son épingle du jeu, mais les solistes, honnêtes, n'affichent pas une conviction débordante (« Blute nur » maniéré, « Erbarme dich » l'oeil sec, « Komm süsses Kreuz » indifférent). Ajoutons un Évangéliste au timbre parfois pincé qui, handicapé par un excès de détachement solennel, peine à faire vivre la narration, le Jésus fatigué de Peter Harvey, et les atouts dont peut se prévaloir cette réalisation bien tenue, mais sans arêtes, s'amincissent, la reléguant bien loin des jalons d’une riche discographie. S'il fallait lui trouver un saint patron, plutôt que Matthieu, ce serait assurément Placide. |
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews