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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Denis Morrier
Des interprètes hardis et
imaginatifs se frottent aux plus belles pages de Monteverdi. Anna Lucia Richter
convainc d'abord par son attention au texte. Elle introduit dans le prologue de
L'Orfeo une variété d'effets bienvenue, entourée par un ensemble
instrumental à la nervosité parfois excessive. L'acuité rythmique du continuo,
mené de main de maître par le luthiste Luca Pianca, est plus heureuse dans le
Confitebor tibi Domine: son interprétation finement ciselée et contrastée
révèle toute l'agilité, la précision, l'égalité de timbre et l'ampleur de la
soprano. Plus inventif encore, le duo de ténor Zefiro torna se mue en
bataille soprano/violon (quelques mois à peine après la proposition
soprano/cornet de Jean Tubéry), jusqu'à l'apparition finale du contre-ténor
Dimitri Sinkovsky, qui vient souligner les saisissantes dissonances entre les
voix. Sobre, la lecture du duo « Pur ti miro » tranche avec l'exubérance
débridée de La mia turca et son prélude orientalisant. Sinfonie,
ritornelli et autres accompagnamenti métamorphosent le Lamento d’Arianna
en vraie scène d'opéra. Richter s'y révèle une tragédienne habitée, toute en
emportements et déchirements. Si dolce è il tormento se pare d'atours bigarrés: à Ia palette expressive de la chanteuse répondent les fantasmagories débridées du cornet. Délire passionné, mais de belle tenue, et souvent séduisant. |
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