Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste:
Jean-Christophe Pucek « Meins Lebens Licht ». Ces mots («Lumière de ma vie ») pourraient s'appliquer au rapport que Philippe Herreweghe entretient avec la musique de Bach, dont il reste depuis cinquante ans un serviteur fidèle. Un enregis-trement du chef flamand se reconnaît à sa quête d'homogénéité et de sérénité. Cette marque de fabrique se retrouve ici, mais avec un sens de la pulsation, une ardeur qui la transcendent. Dès le choeur d'entrée ce la BVW 45, encore jamais abordée par l'ensemble, l'avancée nous happe, nous captive; elle nourrit une splendide transparence polyphonique. La paisible coulée vers l'au-delà, l'espérance que porte le Motet BVW 118, se parent ici de teintes automnales ; la ferveur s'y fait frisson, celui de l'adieu, de l'aile du temps qui passe et emporte. Aucune intention n'y est jamais surlignée, l'émotion palpite à chaque mesure. Mais la surprise vient de la célèbre Trauerode BWV 198. À la version gravée en 1988 par Herreweghe (HM), la nouvelle - témoignage d'un art parvenu à sa plénitude - oppose un indéniable supplément d'expressivité, un orchestre qui fait saillir détails et couleurs, et surtout une direction sachant ménager les dynamiques autant que la contemplation. Le dramatisme de « Verstummt! », la méditation de « Wie starb » sont rendues avec la même justesse des affects. L'oraison débordante de confiance et de tendre luminosité qui s'élève du choeur final laisse ébahi, rasséréné. La mort peut menacer, frapper : le rayon de vie qui l'illumine aura toujours le dernier mot. |
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews