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Appréciation d'ensemble: |
Outil de traduction (Très approximatif) |
Analyste: Jean-Christophe Pucek Après une Passion selon saint Matthieu que sa luxueuse distribution ne sauvait pas de la routine (cf n° 691), Gli Angeli abordent la Messe en si. Et font pire encore. La lenteur peut, certes, représenter une option ; reste à ne pas s'en contenter. Le Kyrie I, pris dans un tempo alla Karl Richter, se fait marche funèbre languide plus qu'imploration, évacuant toute tension au profit d'une pâte molle, étirée avec complaisance. La coquille creuse du Christe, chant éteint sur fond d'orchestre en pilotage automatique, enfonce un clou que le Kyrie Il, sans ampleur, émousse dans une grisaille polie. Après tant de léthargie, la fanfare du Gloria devrait sonner un réveil salutaire; il faudra se contenter d'un léger sursaut. Nous ne trouvons pas grand-chose à louer dans ce Laudamus Te à la ligne de chant parfois laborieuse, comme l'est celle du Qui sedes. En comparaison, le Domine Deus offre un havre accueillant grâce à des solistes plus aguerris et un traverso subtil, bonheur qui se prolonge jusqu'au Qui tollis. La suite fait alterner relative satisfaction et intense perplexité: pour le mordant retrouvé au début du Credo, il faut endurer un Et incarnatus prosaïque, un Crucifixus indifférent; pour un Sanctus réconcilié avec la vastitude, un Agnus Dei précautionneux. Oublions cette lecture sans saveur, et retournons bien vite écouter Brüggen (Philips, 1990), qui a su comme bien peu conjuguer ardeur et spiritualité. |
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